Nous entendons parler des bienfaits de la méditation depuis quelques temps maintenant. Beaucoup de sources dressent un portrait généraliste et complet de cette pratique.
Certains peuvent nourrir un regard acerbe, considérant cet outil comme un “truc à la mode”. Mais force est de constater que c’est une “mode” qui dure, à laquelle la communauté scientifique et médicale accorde même une place de plus en plus importante.
Dans notre quête du slow, cette approche apparaît comme un exercice puissant au sein de notre boîte à outils “slow life”.
Encore faut-il se lancer pour s’ouvrir à cette expérience.
Ralentir pour se relier au mouvement de la vie
Ralentir n’est pas synonyme de “devenir mou”, “errer sans but”, “ne rien faire,. Non, loin de là… Ralentir la cadence fait partie du cycle de tout processus vivant. La terre a besoin d’être en jachère pour être fertile, les fleurs poussent à la bonne saison, les chats dorment 16h par jour, et les humains ont eux aussi besoin de repos, de lenteur pour pouvoir “éclore”.
Nous avons besoin de reprendre notre souffle pour contempler un paysage, pour écouter le chant de la forêt, faire le point sur une situation ou profiter des personnes que l’on aime. Faire une pause permet aussi de mieux repartir ensuite ou négocier un virage de vie.
Lever le pied fait partie de la vie, et notre société occidentale semble parfois l’oublier. Nous faisons la part belle à la performance, à la réalisation de nos tâches coûte que coûte en un temps record pour être toujours plus productif. Comme si notre valeur d’humain en dépendait. Pourtant, lorsque nous n’accueillons pas à temps ce besoin, il peut se manifester par le corps, et ce, de manière bien plus franche.
On oublie souvent que “ralentir” est un verbe de mouvement ; or le mouvement c’est la vie. Il nécessite une décision, celle d’aller moins vite, et une action, celle de faire moins vite. C’est en fait une belle opportunité pour rentrer encore plus joyeusement dans la vie.
En nous déconnectant de la notion de vitesse et de notre envie de “Perfection”, nous créons un nouvel espace pour observer un paysage, contempler des couleurs, nous imprégner d’un lieu que l’on aime et profiter entièrement d’une compagnie agréable. Que de beaux moments qui nourrissent notre bonheur.
Diminuer notre rythme peut être également une invitation à la puissance, au rassemblement de notre énergie pour aller plus loin, pour atteindre un objectif, pour réaliser nos projets de vie.
Est-ce qu’un archer visant sa cible s’agite en courant partout tout en bandant son arc ? Est-ce que le sauteur en hauteur sautille à droite, à gauche, le regard distrait sur tout ce qui bouge pour passer sa barre ? Non.
Ils ralentissent considérablement avant d’effectuer l’action leur permettant d’atteindre leur cible. De cette façon, ils se rassemblent profondément pour pouvoir se déployer complètement. C’est bien la preuve que la lenteur est au service du mouvement, et finalement au service de notre équilibre.
La méditation apparaît comme une fenêtre vers le rassemblement de soi et donc un chemin vers la slow life.
La méditation : créer de l’espace entre nos pensées
Méditer crée un espace propice à l’apaisement et à l’émergence d’idées nouvelles. Autant de bulles d’oxygène bienvenues dans nos vies.
C’est sans compter sur notre mental ultra-résistant aux changements, à toutes nouvelles routines perturbant son fonctionnement habituel aussi inconfortable soit-il. C’est d’ailleurs curieux de constater à quel point notre mental résiste à toutes ces nouvelles propositions, même celles servant notre bien-être.
A tous ceux qui se sont essayés à cette pratique : Qui n’a jamais vu sa séance perturbée par la pensée urgente et quasi obsessionnelle d’aller éplucher les carottes pour le repas du soir ? Toutes ces pensées sont des tentatives bien placées du mental qui panique à l’idée de sortir de son rythme habituel, si rassurant. Dans ces cas-là, tous les arguments sont bons pour vous déstabiliser. Mais, gardez en tête une chose importante : Mental rime avec menteur, la plupart du temps.
Lorsqu’il s’agit de nouvelles routines, nous nous trouvons souvent devant ce paradoxe : la plupart d’entre nous sommes d’accord intellectuellement pour admettre ce besoin de faire un pas de côté, de prendre un moment de respiration. Mais peu passe véritablement à l’action en se donnant la chance de se mettre sur le chemin de l’expérimentation ! Et ce, même si l’enjeu vise à se sentir plus heureux !
La minute Slow
Pour méditer, respirons.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, méditer n’est pas normé. Il n’y a pas une seule et unique manière de méditer. Néanmoins, l’ensemble des pratiques de méditation s’appuie sur un outil commun : la respiration. Ainsi, dès lors que vous mettez de la conscience sur votre souffle, vous vous ouvrez au chemin de cette pratique. Nous abordons la respiration dans cet article du blog : Apprendre à respirer.
Se laisser le temps de l’expérience
Méditer n’est pas un outil que l’on déploie en lisant un mode d’emploi, comme on installerait un logiciel sur un ordinateur. C’est une démarche que l’on invite dans notre vie.
Il y a un temps de découverte et d’apprentissage, avant que cette nouvelle routine devienne plus facile, plus fluide, plus douce.
Le temps et la douceur sont nécessaires pour l’intégration d’une nouvelle pratique dans le quotidien.
La première étape est de répondre présent à ce rendez-vous fixé avec vous même.
La seconde consiste à faire de son mieux, loin de toutes injonctions de temps et sans s’enfermer dans un type d’exercice en particulier.
La minute Slow
Quelques idées “mental friendly” pour inviter en douceur cette ressource dans nos vies
- Sur un calendrier, cochez vos jours de pratique.
- Notez votre état de bien-être avant et après la séance.
Notre cerveau aime la régularité et se réjouit de notre évolution, il pourrait même prendre véritablement goût à l’exercice.
Pour laisser moins de place aux pensées, vous pouvez répéter ce petit mantra proposé par Thich Nhat Hahn dans son livre “la sérénité de l’instant : « J’inspire, j’expire, moment présent (inspire), moment merveilleux (expire) ».
- N’hésitez pas à opter pour des méditations guidées. L’application Petit Bambou ou la chaine YouTube Ginkgo Ateliers sont vraiment intéressantes pour débuter, en proposant des sessions par thème.
Pour finir, voici quelques ressources à explorer sur cette pratique :
- « Méditer, jour après jour », Christophe André, Ed. L’Iconoclaste
- « Apprentissage de la méditation, comment vivre dans la plénitude », Sharon Salzberg, Ed. Belfond
- « La sérénité de l’instant présent », Thich Nhat Hanh, Ed. J’ai lu, Collection Aventure secrète
- Et dans mon livre « la Révolution Slow life », vous trouverez une méditation simple pour débuter.
Merci à Margaux Rousselot