Le tristement célèbre « travaillez plus pour gagner plus », c’est fini ! Si vous pensez que réussir son business et sa vie personnelle sont incompatibles, prenez une pause pour réfléchir. Et si possible, faites-le en pleine conscience pour éveiller le slowpreneur qui dort en vous. Ralentir au travail pour performer s’inscrit dans le concept du slow apparu dans les années 80. Une vision humaniste et éthique de l’entreprise qui offre la possibilité de s’épanouir dans son quotidien. Découvrez 5 conseils pour développer une nouvelle forme d’entrepreneuriat où le rapport au temps est inversé.
Slow entrepreneuriat : l’art de vivre en pleine conscience
Entreprendre au ralenti ou comment réviser son rapport au temps
Raccourci de l’anglais « slow » (pour ralentir) et du mot « entrepreneur », le slowpreneur est un travailleur qui revoit son rapport au temps. Il agit au ralenti, mais sans perdre la notion de productivité.
Si l’image d’un paresseux sur sa branche vous guette, vous faites fausse route. Le slowpreneur cherche avant tout à se concentrer sur l’essentiel. Ralentir est pour lui nécessaire : la pression diminue au profit de la performance pour son business. Très concrètement, il représente celui qui :
- diminue ses réseaux pour cibler les canaux indispensables à son entreprise ;
- clarifie ses offres ;
- s’extirpe de tout ce qui lui est superflu (abonnements, newsletters, sollicitations en tout genre…) ;
- automatise ce qui peut l’être pour gagner du temps qu’il consacre à autre chose ;
- réalise une chose à la fois (bye, bye l’Homme de Vitruve !).
Ce type d’entrepreneuriat se développe autour de valeurs comme la bienveillance envers soi et son environnement. On parle alors de business régénératif dans une approche holistique tenant compte des individus et de la planète.
Les raisons d’oser le slow en entreprise
Le slowpreneur incarne une manière d’entreprendre en conscience et avec humanité, dans le respect des rythmes naturels de chaque structure vivante. C’est une approche régénérative qui donne plus que ce qu’elle ne prend, avec en tête l’idée d’héritage positif pour les générations suivantes.
Le slow working incarne une sorte de révolution du monde du travail. Les valeurs partagées par les entrepreneurs engagés sont les suivantes : la liberté, le respect de soi, des autres, et de la nature. La vision est éthique et bouleverse notre rapport au monde.
Travailler mieux en adoptant le slow working fait l’éloge de la lenteur, de façon réfléchie et habile. C’est choisir d’aller à une autre vitesse : celle qui respecte chaque moment de notre journée.
Des exemples de slow management en entreprise existent, tout comme le slow freelancing. Cette manière de faire est donc transposable à n’importe quel domaine qui partage les valeurs décrites.
5 conseils pour éveiller le slowpreneur qui dort en vous
1. Connaître son tempo pour une slow life au travail
Faites-vous partie des personnes qui se lèvent tôt sans subir leur journée ou des noctambules ? À quel moment êtes-vous le plus productif ou créatif ? Il peut y en avoir plusieurs, mais les avez-vous repérés ?
Apprendre à se connaître est un instrument de slow work précieux. Écouter son tempo, c’est observer l’énergie vitale qui vous traverse. Il s’agit aussi d’entendre ses émotions, ses ressentis et ses besoins. Cette aptitude évite le piège de se comparer aux autres, et permet surtout de comprendre le fonctionnement de votre organisme. Une fois les signaux entendus, il vous sera plus aisé de passer au point suivant !
2. S’organiser vers un entrepreneuriat plus zen
Le credo du slowpreneur consiste à agir plutôt qu’à réagir. Maîtriser son temps quand on est entrepreneur·e est précieux. Alors créez une organisation à votre image, sans gaspiller votre énergie à tester tout ce qui existe. Si celle dont vous disposez actuellement est fluide, cela signifie qu’elle fonctionne.
Si elle a besoin d’ajustement, observez comment la faire évoluer en fonction de votre rythme de vie. Trouvez votre propre méthode, celle qui vous empêchera de vous disperser.
La définition d’objectifs SMART (pour Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporels) ou une méthode de fractionnement du temps de type Podomoro peuvent aider.
3. Devenir un solopreneur discipliné
Le principe du slow travail, c’est oeuvrer moins, mais mieux. Pour cela, il faut optimiser son temps, ce qui demande un minimum de discipline.
Évitez de vous disperser puisque les études s’accordent à dire que l’éparpillement est source d’improductivité.
Bannissez le mot « procrastination » de votre vocabulaire. Comme dirait Léo Babauta dans sa méthode Zen To Done : « Traitez pour vider. ». Chaque chose doit être supprimée, déléguée ou traitée. Si elle prend moins de deux minutes, réalisez-la. Sinon, ajoutez-la à une to do list.
4. S’accorder des pauses pour éviter le workaholisme
Le slow concept vise à équilibrer son temps personnel et professionnel. Or, quand on crée son activité, on peut vite tomber dans les dérives du workaholisme à vouloir tout gérer tout le temps. Si ce concept ne vous dit rien, il est défini par l’INRS comme une addiction comportementale liée à un surinvestissement du sujet dans son travail.
Alors comment ne pas tendre vers l’image du chef d’entreprise levé dès l’aube et couché après tout le monde ? En prenant des pauses qui privilégient aussi la vie extraprofessionnelle.
Méditer, goûter avec ses enfants, marcher, respirer 5 minutes l’air frais en pleine conscience, dessiner, colorier, coudre… Il existe tout un tas de manières de couper efficacement et sereinement votre journée quand on est slowpreneur.
5. Assumer le slow en entreprise et savoir dire non
Entretenir des valeurs pour son business est une bonne chose. Savoir les assumer n’est pas toujours facile. Et pourtant, il est essentiel d’apprendre à dire non, quitte à déplaire à ce client, prêt à vous payer plus cher pour une tâche qui va à l’encontre de vos valeurs.
S’affirmer par la négative, c’est faire preuve d’altruisme. C’est le meilleur moyen de respecter l’autre, aussi. Posez un cadre avec vos limites, votre terrain de jeu, votre rythme. Assumez qui vous êtes ! Comme les choses sont bien faites, vous allez attirer des collaborations qui vous ressemblent. Alors soyez authentique et fidèle à vous-même.
Vous l’avez compris, le slowpreneur veut ralentir, tout en faisant prospérer son business et en profitant de sa vie. C’est une manière d’appréhender l’activité professionnelle différemment, avec un nouveau rapport au temps. Entreprendre au ralenti, c’est avant tout faire avec le cœur et l’envie. La performance se voit au travers de l’épanouissement personnel qui se respecte. Une manière de travailler humaine et bienveillante, envers soi comme envers son environnement. Et si vous tentiez l’expérience ?
Merci à Julie Mascart